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L’analyse Patrimoine Courtage des marchés financiers sur avril 2023.

Faits marquants :

Le mois de mars a été marqué par un épisode de forte volatilité sur les actions et les obligations avec une baisse brutale des rendements sur les maturités courtes. Cette « pentification » des courbes des taux illustre à la fois l’inquiétude des investisseurs quant aux risques de contagion à l’économie d’une crise bancaire et la probabilité de voir une récession plus marquée qu’anticipée, provoquée par le rythme historiquement élevé des resserrements monétaires. Désormais, la trajectoire (probable) de la croissance mondiale est vue comme un facteur suffisant pour que les banques centrales revoient leurs programmes de hausses des taux directeurs sur les prochains mois. Les consensus de taux directeurs intègrent même à présent des baisses de taux à horizon fin d’année pour la Fed et la BCE.

Aux Etats-Unis, la mise en liquidation des banques Silvergate et Silicon Valley Bank ont fait trembler le secteur financier qui craint un risque systémique, et ont alimenté le retour de la volatilité sur les marchés. Face à ces craintes et pour faire face à un éventuel « bank run » (retrait massif d’argent), la réaction des autorités américaines a été très rapide, avec des mesures conjointe prises par le Trésor, la Fed et la FDIC (agence garantissant les dépôts bancaires) : ces institutions ont assuré l’accès des déposants à leurs liquidités au-delà du seuil normalement protégé de 250 000$. La Fed a également mis en place un programme additionnel visant à faciliter l’obtention de liquidité pour toute institution qui pourrait connaître les mêmes difficultés.

Toujours dans le secteur bancaire, le gouvernement suisse a soutenu le rachat de Crédit Suisse par UBS. Rachat qui s’est fait au détriment des porteurs de certaines obligations (AT1) mais qui a rassuré les investisseurs sur le risque de contagion de cette crise au secteur bancaire européen.

Concernant les taux, la BCE a décidé de garder le cap et de procéder à une hausse de ses taux directeurs de 50 points de base : la lutte contre l’inflation reste sa priorité puisque incompatible avec son objectif de stabilité des prix. L’institution a cependant souligné que l’ampleur des incertitudes actuelles l’incitait à se montrer plus prudente quant à ses futures actions, et qu’elle conservait une approche dépendante des données économiques.

La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a également rassuré les marchés quant à la robustesse du système bancaire européen, en rappelant que la BCE disposait de tous les outils nécessaires pour répondre à une crise de liquidité.

La Fed a de son côté décidé, conformément aux attentes du marché, de remonter ses taux directeurs de 25 points de base pour tenir compte de la croissance et d’une l’inflation supérieure aux attentes. Jérôme Powell a toutefois fait preuve de prudence lors de sa conférence de presse concernant une prochaine hausse de taux, la conditionnant aux conséquences de la crise bancaire. Ainsi, si une nouvelle hausse devait avoir lieu, elle serait très certainement la dernière selon les projections des membres de la Fed.

Si le ton plus mesuré de Jérôme Powell a été appréciée par les marchés, l’intervention de Janet Yellen à la commission du Sénat a elle entraîné un regain d’aversion au risque. Cette dernière a en effet indiqué qu’elle n’envisageait pas de garantie universelle pour l’ensemble des dépôts américains. Même si cette position semble compliquée à tenir d’un point de vue politique, une garantie totale des dépôts aurait restauré la confiance dans le système bancaire.

Ailleurs en Europe, la Banque d’Angleterre et la Banque Nationale Suisse ont, comme prévu, toutes les deux monté leur taux : 25 points de base pour la BoE et 50 points de base pour la BNS. Les gouverneurs de ces institutions ont par ailleurs rappelé qu’ils cherchaient à lutter contre l’inflation, tout en prenant acte de l’incertitude actuelle. En Asie, les Minutes de la dernière réunion de la Banque du Japon ont témoigné d’un changement progressif avec plusieurs mentions sur la hausse des salaires. Cela est confirmé par l’inflation hors alimentation et énergie qui sont au dessus des attentes (3.5% vs 3.4% attendu) et supérieure au mois précédent.

A l’inverse de ce mouvement, la Banque centrale chinoise a abaissé son taux de réserves obligatoires de 25 points de base, permettant l’injections de liquidités dans le système financier. Cela confirme l’orientation pro-croissance de la PBoC et sa volonté d’accompagner la reprise de l’économie. Nous notons également un rebond progressif de la croissance chinoise, portée essentiellement par l’accélération des ventes au détail (+3.5% en glissement annuel vs -1.8% en décembre) qui sont tirées par les biens de première nécessité et les services (transport, alimentaire, hébergement).

 

Notre avis pour le prochain mois :

L’incertitude ne faiblit pas sur les secteurs bancaires européens et américains, ce qui aura très certainement des conséquences économiques notamment au travers d’une restriction de l’accès au crédit. Nous conservons donc une vue prudente sur les actions.

Nous pensons toutefois qu’il existe de plus en plus d’opportunités de générer de la performance à moyen terme, notamment sur le secteur technologique et sur les marchés émergents dont beaucoup se trouvent à un stade différent du cycle monétaire par rapport aux marchés développés, et qui dispose d’un potentiel de croissance plus important.

Concernant le crédit, nous sommes neutres sur les obligations à haut rendement en raison de la poursuite du ralentissement de la croissance. Nous préférons la sécurité relative des obligations investment grade.

 

Reporting :

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