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L’analyse Patrimoine Courtage des marchés financiers sur septembre 2023.

Faits marquants :

Le mois d’août a été marqué par la publication de données macroéconomiques de bonnes factures aux Etats-Unis entrainant une tension à la hausse sur les taux, et par les données sur la croissance chinoise qui continuent d’inquiéter, notamment au regard de la situation du secteur immobilier. Le secteur bancaire, notamment aux US, a été malmené du fait d’un ralentissement trop lent de l’inflation qui laisse craindre une poursuite resserrement
monétaire des banques centrales.

D’autre part, si les embauches américaines sont ressorties moins fortes qu’anticipées en juillet, le taux de chômage continue de reculer en s’établissant à 3.5% vs 3.6% précédemment, et la croissance du salaire horaire moyen en glissement annuel inquiète les investisseurs. Le ralentissement de l’économie semble donc timide et pourrait inciter la FED à maintenir des taux élevés. D’autant que le chiffre de l’inflation CPI de juillet n’a pas réservé de mauvaise surprise mais a tout de même légèrement rebondit ( 3,2% vs 3% en juin). Les ventes au détail sur le mois de juillet ont quant à elle été supérieures au consensus de 0,4% en s’établissant à 0,7% ; donnant un signe supplémentaire de la résistance de l’économie américaine, et ravivant au passage les craintes d’une nouvelle hausse de taux de la FED en septembre. Celle-ci apparaissait d’autant plus crédible que, dans les minutes de sa dernière réunion, une grande majorité de ses membres considèrent encore que l’inflation demeure trop élevée, et continuent d’entrevoir des risques significatifs de hausse, notamment du fait de la résilience du marché de l’emploi. Coté activité, les indices PMI d’août ont envoyé des signaux peu rassurants avec un PMI manufacturier qui s’est contracté plus qu’attendu, et un PMI des services qui ralentit (même s’il est toujours en territoire d’expansion à 51). Dans ce contexte où l’économie américaine fait toujours preuve de résilience, les marchés de taux sont repartis à la hausse, poussant le taux 10 ans jusqu’à 4,36% (un plus haut de 16 ans). Tension sur les taux qui a eu pour effet d’inciter les investisseurs à repousser leurs anticipations d’une première baisse de taux dès l’année prochaine…

Aout a également vu se tenir la réunion annuelle de Jackson Hole au cours de laquelle J. Powell a rappelé que la FED était prête à augmenter ses taux ou à les maintenir durablement sur les niveaux actuels tant que l’inflation ne refluerait pas sur la cible de 2%. La FED reste donc « data dépendent » considérant qu’il est nécessaire d’attendre et d’observer les prochaines données macroéconomiques avant d’intervenir. Au sein de la BCE, Mme Lagarde a globalement tenu les mêmes propos, réaffirmant qu’elle maintiendrait les taux au niveau actuel aussi longtemps que nécessaire pour revenir aux objectifs fixés par la BCE. Coté activité, les indicateurs PMI de la zone euro traduisent un ralentissement économique marqué avec une baisse substantielle du PMI des services de -2.6 points. Ce dernier passe d’ailleurs en territoire de contraction à 48.3 en août vs 50.9 pour le mois précédent (le plus faible depuis début 2021). Le resserrement monétaire opéré par la BCE semble donc produire ses effets, mais l’inflation reste pour autant toujours élevée autour de 5.5% sur un an.

En Chine, les données sur le commerce extérieur, en forte contraction, ont ravivé les inquiétudes sur de la santé de l’économie chinoise. Les donné sur l’inflation ont confirmé la faiblesse de la demande domestique et le ralentissement des exportations avec des prix à la consommation en baisse en rythme annualisé (une première depuis le mois de février 2021). Dans le même temps, les prix à la production se sont contractés pour le 10ème mois consécutif. Face à ces données, et alors que les difficultés économiques s’accumulent, la PBOC a décidé de réduire pour la seconde fois son taux d’intérêt directeur après la baisse de 15bp du mois de juin (taux abaissé à 2,5%). Elle a également décidé de réduire son taux préférentiel de prêt à un an de 10bp afin de stimuler la demande de crédit (baisse la plus importante depuis 2020). Coté activité, l’indice PMI de l’industrie manufacturière a poursuivi sa contraction pour le 5ème mois consécutif et ressort à 49.7 chiffre supérieur à 49.2 attendu et au chiffre de juillet de 49,3. Cette faiblesse est en grande partie liée aux difficultés que connait le secteur immobilier et qui sont montées d’un cran en raison des problèmes de liquidités qui affectent de nombreux promoteurs. Elles se sont notamment traduites par la suspension pour une durée indéterminée des cours des obligations de Country Garden, 1er groupe immobilier chinois aujourd’hui au bord de la faillite (promoteur 4 fois plus important qu’Evergrande). Cette situation a créé des tensions sur les marchés chinois qui ont poussé les autorités à demander aux fonds chinois d’éviter les ventes nettes d’actions pour endiguer leur baisse.

Du côté des matières premières, le baril de brent a poursuivi sa dynamique haussière soutenu par les annonces de l’Arabie Saoudite et la Russie qui ont décidé prolonger la réduction de leur offre.

 

Notre avis pour le prochain mois :

Depuis plusieurs mois, nous avons adopté un positionnement neutre sur les en actions que nous conservons aujourd’hui. Les indicateurs macro-économiques n’offrent pas suffisamment de signaux positifs pour envisager la reprise durable d’une dynamique haussière. La zone euro est comme prévu entrée en récession même si les risque d’un « hard landing » évoqué en janvier dernier semble toutefois écartés. L’économie américaine résiste et bénéficie d’une consommation toujours très solide favorisée par une inflation salariale positive, mais la politique monétaire continue de peser sur les marchés actions. En Chine, les perspectives sont toujours dégradées et les inquiétudes sur le secteur immobilier se font plus pesantes. Ainsi, en dépit des annonces successives des autorités pour tenter d’inverser la tendance et des niveaux de valorisation attractifs, les marchés n’achètent toujours pas le scénario d’une reprise poste COVID durable. Dans ces conditions, il n’y a donc pas lieu de modifier significativement nos allocations : nous conservons une exposition modérée aux actions avec une surpondération sur les marchés américains et dans une moindre mesure asiatique. Sur la partie obligataire de nos portefeuilles, nous conservons une préférence pour le crédit bien noté même si cette position a dernièrement souffert des tensions sur les taux, et restons exposés de manière plus limité au crédit à haut rendement (high yield) sur lequel nous restons positif à court terme.

 

Reporting :

Retrouvez l’ensemble des reportings sur notre lettre au format pdf :

Lettre d’informations financières Patrimoine Courtage – Septembre 2023