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L’analyse Patrimoine Courtage des marchés financiers sur juin 2023.

Faits marquants :

En mai, les actifs risqués ont souffert des incertitudes sur les taux d’intérêt et sur le ralentissement de l’inflation. La prolongation des débats sur le relèvement du plafond de la dette américaine a également pesé sur la tendance avant qu’un accord ne soit finalement trouvé (in-extremis). Aux Etats-Unis, la Fed a relevé ses taux directeurs de 25 points de base pour les porter sur une fourchette 5- 5,25%. Cependant, la communication de Jérôme Powell laisse entrevoir une pause dans le resserrement monétaire opéré par l’institution. Pause qui restera toutefois dépendante des données économiques et qui pourrait être remise en cause par la hausse « surprise » de l’indice PCE, indicateur d’inflation privilégié par la Fed : ce dernier s’est établi à +4,4% en glissement annuel contre +4,2% en mars.

Sur le mois, l’inflation sous-jacente accélère également à +4,7% (contre +4,6% en mars) et certaines données économiques ont été meilleures qu’attendu. C’est notamment le cas des chiffres de l’emploi qui ont rebondi en avril après avoir ralenti en mars. Les créations d’emplois mensuelles ont dépassé les attentes à +253 0000 (contre des prévisions à +185 000 et +165 000 en mars) et le taux de chômage a atteint un niveau historiquement bas à 3,4%.

Pour compléter ce tableau, l’inflation sur les salaires est également repartie à la hausse (+4,4% en avril contre +4,3% en mars). A ce stade, même si ces chiffres n’ont pas remis en cause le statut quo souhaité par J. POWEL (réunion du 14 juin), ils ont incité le président Fed à maintenir une ligne « dure » prévoyant à minima un maintien des niveaux de taux actuels pendant encore plusieurs mois, et au besoin deux nouvelles hausses de taux d’ici la fin de l’année. En effet, comme l’ont rappelé plusieurs membres de l’institution ces dernières semaines, I ’inflation demeure trop élevée et le marché du travail reste encore tendu. Une baisse des taux directeurs ne devrait donc pas intervenir avant 2024 et il n’est pas à exclure que la Fed puisse à nouveau relever ses taux en cas de résilience de la croissance.

Concernant le relèvement du plafond de la dette américaine, les discussions ont finalement abouti à un compromis entre Joe Biden et Kevin McCarthy. L’accord a été validé à une large majorité par la Chambre des représentants et par le Sénat à majorité démocrate. Ce projet de Loi suspend le plafond de la dette jusqu’en 2025 en contrepartie d’une diminution des dépenses (estimées à – 0,2% d’impact de croissance pour 2024), à l’exception des dépenses militaires pour lesquelles le projet prévoit même une augmentation de 1% en 2025 (hors inflation). L’adoption du texte a été saluée par les marchés qui, même s’ils sont habitués aux tractations entourant l’adoption de ce type texte, y voit toujours un risque pour l’économie américaine et par ricochet pour l’économie mondiale.

En Europe, la BCE a comme anticipé augmenté ses taux directeurs de 25 points de base, portant ainsi son taux de dépôt à 3,25%. Mais, contrairement à la Fed, Christine Lagarde a été très claire sur les prochaines hausses de taux : « aucune pause n’est prévue pour le moment ». Malgré des signes encourageants, l’inflation globale en zone euro reste éloignée de la dogmatique cible des 2%. La croissance en zone euro se révèle par ailleurs résiliente avec une estimation à +0,1% au premier trimestre (Eurostat) même si l’Allemagne est entrée en récession technique après la révision à la baisse de son PIB au premier trimestre : sa croissance s’établi à -0,3% en glissement trimestriel et à -0,5% au quatrième trimestre 2022. Mme Lagarde a également annoncé l’accélération de la diminution de la taille du bilan de la BCE.

En Chine, les indices d’activité PMI de mai révèlent une croissance disparate entre le secteur des services, toujours en territoire d’expansion grâce à la réouverture du pays (54,5 contre 56,4 en avril), et le secteur manufacturier qui connaît une nouvelle contraction (48,8 contre 49,2 en avril). Ces chiffres déçoivent d’autant plus que la demande intérieure peine à décoller, comme en témoignent la baisse des importations en avril (-7,9% en glissement annuel contre -1,4% en mars) et les chiffres des ventes au détail qui ont certes augmentée de +18,4%, mais reste nettement en dessous des attentes à +21%.

D’autre part, ces niveaux de croissance élevée sont à relativiser et s’expliquent en partie par les effets de base (comparaison à une période où la Chine était confinée). Le pays reste également marqué par des pressions désinflationnistes avec une inflation globale faible en avril (+0,1% en glissement annuel contre +0,7% en mars) et une inflation sous-jacente qui demeure inchangée à – 0,7%. Les récentes annonces de baisses des taux de dépôt devraient toutefois stimuler l’économie et la demande intérieure, mais pourrait ne pas suffire à créer une reprise post-Covid telle que nous l’avons connues dans nos économies développées du fait du contexte économique mondiale actuel et des tensions géopolitiques.

Au Japon, les pressions inflationnistes et la résilience de croissance poussent la Banque Centrale à envisager de modifier sa politique. Les chiffres d’inflation de mai restent largement au-dessus de l’objectif de la BoJ, avec une hausse de +3,2% en glissement annuel sur sa partie globale. Quant à I’inflation sous-jacente, elle continue d’accélérer (+3,9% contre +3,8% en avril). L’économie japonaise a également enregistré une croissance légèrement supérieure aux attentes, soutenue par une consommation plus forte que prévue. Le PIB affiche une hausse de +0,4% en glissement trimestriel au premier trimestre 2023, dépassant les attentes de +0,2%. Cette dynamique positive a été confirmée par les indices d’activité PMI de mai qui ont atteint leur plus haut niveau depuis 2013 à 54,9 (56,3 pour les services et 50,8 pour l’industrie).

Notre avis pour le prochain mois :

Nous maintenons un positionnement Neutre/Prudent sur les marchés d’actions du fait des niveaux de valorisation récemment atteints et de la situation macroéconomique qui offre peu de visibilité sur les trajectoires de croissance et d’inflation. Nous pensons que le durcissement des conditions de crédit va impacter négativement I “économie, d’autant que les perspectives de résultats nous semblent encore trop élevées pour 202 (particulièrement en Europe).

Sur cette classe d’actif, nous privilégions toujours les actions US, et les actions chinoises dont les niveaux de valorisation restent attractifs.

Concernant le crédit, nous sommes neutres sur les obligations à haut rendement en raison de la poursuite du ralentissement de la croissance. Nous préférons la sécurité relative des obligations Investment grade et des obligation souveraine qui offre un potentiel de revalorisation important à moyen terme en cas de stabilisation/baisse des taux.

Concernant le crédit, nous sommes neutres sur les obligations à haut rendement en raison de la poursuite du ralentissement de la croissance. Nous préférons la sécurité relative des obligations investment grade.

 

Reporting :

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