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L’analyse Patrimoine Courtage des marchés financiers sur mars 2023.

Faits marquants :

Le mois de février a profité aux marchés d’actifs risqués en Europe mais pas aux Etats-Unis et en Chine. L’Eurostoxx50 a gagné 1,8% sur le mois tandis que le SP500 a baissé de 2,8% et les actions chinoises de 2,5%. La baisse des actions US est toutefois en partie compensée par l’appréciation du dollar. En Euro, le différentiel de performance entre les deux zones n’est que de 0,8% sur le mois. La hausse des taux sur le mois de février n’a pas générée de nette surperformance du style de gestion « Value ». Aux US, le style « Croissance » fait même mieux de 2,4% sur le mois, alors qu’en Europe c’est la « Value » qui surperforme de 1,8%.

Sur la scène internationale, les tensions géopolitiques se sont encore renforcées en fin de mois, soutenant l’appréciation du dollar. Joe Biden et Vladimir Poutine se sont mutuellement rejetés la responsabilité du conflit en Ukraine et la Russie a pris la décision de suspendre sa participation au traité sur la non-prolifération des armes atomiques (Start). La Chine, tout en rappelant son soutien indéfectible à la Russie, a de son côté appelé à des négociations pour éviter un embrasement international du conflit. Elle s’est cependant abstenue lors du vote de la résolution non contraignante de ’Assemblée générale de l’ONU visant à réaffirmer l’intégrité territoriale de l’Ukraine et à enjoindre la Russie au retrait de ses forces militaires (141 voix favorables, 7 contre, 32 abstentions).

Sur le plan sectoriel, l’immobilier subit le contrecoup du resserrement monétaire (hausse des taux). En Europe, l’activité de construction s’est replié de 2,5% en décembre. Aux Etats-Unis, les ventes de logements existants ont baissé de 40% depuis leur plus haut de janvier 2021, entraînant les prix des logements à la baisse (-3.6% depuis leur plus haut de juin 2022).

Les indicateurs d’activité PMI repassent quant à eux en territoire d’expansion aux Etats-Unis, en Europe et au Japon. Ces derniers sont tirés par un rebond dans le secteur des services, tandis que le secteur manufacturier reste en territoire de contraction (les nouvelles commandes étant toujours mal orientées). Coté statistiques, la confiance des consommateurs mesurée par la Commission européenne poursuit son rebond en février mais reste sur des niveaux très dégradés. Les statistiques économiques (notamment américaines) supérieures aux attentes remettent en cause les attentes des investisseurs en matière de hausse de taux des banques centrales. En effet, même si la désinflation se poursuit aux Etats-Unis avec une inflation sur un an de 6.4% au mois de janvier et de 6,5% en décembre, l’inflation « coeur » (hors alimentation et énergie) reste supérieure aux attentes : elle baisse de 5.7% sur un an en décembre à 5.6% en janvier, contre 5.5% attendus.

De ce fait, les investisseurs qui avaient dans un 1er temps voulu voir des signes positifs dans le léger ralentissement annuel de l’inflation dans les services (hors logement), ont été refroidi par le discours de plusieurs banquiers centraux qui sont venus rappeler que la Fed devra continuer de monter ses taux. Sentiment qui a été renforcé par les données des prix à la production largement supérieures aux attentes. L’autre surprise a été la bonne tenue de la consommation : les ventes au détail ont progressé de 3% au mois de janvier après un recul de 1.1% en décembre. L’indicateur de confiance des constructeurs immobiliers (NAHB) a également rebondi plus qu’attendu en février.

Dans ce contexte, les interventions des banquiers centraux se sont multipliées la semaine passée, certains évoquant même une hausse de 50 points de base des taux américains au mois de mars. Cette position s’explique par le fait que si les facteurs externes de l’inflation (l’énergie et les difficultés d’approvisionnement) continuent de se replier, l’inflation « cœur » se montre plus persistante, en particulier en zone euro où elle continue d’accélérer. Ainsi, tant que le marché de l’emploi restera vigoureux, le risque d’une boucle inflationniste Prix- Salaire poussera les banques centrales à maintenir des politiques monétaires restrictives. Cela a d’ailleurs été rappelé par Isabel Schnabel de la BCE et par les dernières Minutes du FOMC de la Fed. La seule exception à ces politique restrictive reste le Japon dont le futur gouverneur de la banque centrale, Kazuo Ueda, devrait inscrire la future politique monétaire du pays dans la continuité de celle menée par son prédécesseur. Il affirmait d’ailleurs devant les parlementaires japonais « qu’il est nécessaire que la Banque poursuive l’assouplissement monétaire pour soutenir fermement l’économie et créer un environnement économique permettant aux entreprises d’augmenter les salaires ». Devant la résilience de la conjoncture des économies avancées et devant la persistance de l’inflation qui fait craindre une nouvelle vague de hausse des prix, la révision des anticipation de hausse des taux « comprime » les primes de risque et laissent peu de marges sur les attentes de bénéfices. La récente force des chiffres de croissance et d’inflation salariale nous invite donc à augmenter d’un cran notre prudence sur les actifs risqués au profit du monétaire. Sa rémunération s’avère aujourd’hui suffisamment élevée pour patienter dans l’attente de nouvelles données avant de réévaluer notre position sur les actions et le crédit. Nous conservons une vue constructive sur les obligations d’entreprises et neutre sur la duration. Sur les taux gouvernementaux, nous préférons l’obligataire de la zone euro à celui des États-Unis.

Notre avis pour le prochain mois :

Nous adoptons un biais relativement prudent car les marchés financiers ont enregistré un net rebond depuis leur point bas d’octobre. Pour autant, de nombreuses difficultés se profilent et nous sommes toujours positionnés pour faire face à un atterrissage des marchés développés dans le courant de l’année. L’incertitude reste élevée, aussi les données relatives à la croissance et à l’inflation ainsi que les résultats des entreprises au cours des prochains mois seront-ils déterminants. Malgré notre positionnement globalement prudent, nous pensons qu’il existe de plus en plus d’opportunités de générer des performances, notamment sur les marchés émergents, dont beaucoup se trouvent à un stade différent de celui des marchés développés en termes de cycles monétaires et de croissance. Pour les marchés actions, nous conservons notre opinion négative concernant l’Europe, car la BCE risque de durcir sa politique et de provoquer une récession. Nous surpondérons les actions émergentes, en raison de l’abandon rapide par la Chine de sa politique zéro COVID. Concernant le crédit, nous sommes passés à une opinion prudente sur les obligations à haut rendement en raison de la poursuite du ralentissement de la croissance. Nous préférons la sécurité relative des obligations investment grade.

 

Reporting :

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